Je ne sais pas quoi dire !
Tout est parti de cette question d’un client, à l’époque ou je faisais encore du conseil et de la formation.
Vendre de la formation, c’était une bonne idée, mais ça demandait au client d’avoir une ressource. Et cette ressource était souvent un community manager, un chargé de com, un chef de projet.
Cette personne comprenait très bien les process internes de sa boite, et les éléments de communication externes, elle connaissait les réseaux et leurs arcanes, elle avait juste besoin de professionnaliser son approche : faire un planning éditorial, trouver des thématiques de prises de parole, avoir des notions de com de crise pour éviter les pièges …
C’était intéressant, mais chaque fois que je parlais au dirigeant, je voyais se créer une distance.
Faire la promotion de sa boite sur les réseaux sociaux c’était ce qu’il fallait faire. C’était l’obligation.
Gagner de l’audience, parler à ses cibles, passer un message précis, c’était sa contrainte.
Où se trouvait le plaisir ?
Il m’est arrivé de proposer au dirigeant de prendre la parole. Parfois j’obtenais des regards brillants et enthousiastes suivis de cette phrase sans appel « je ne sais pas quoi dire ».
Bon, on va pas se mentir, j’avais aussi droit à « j’ai pas que ça à faire », « j’ai pas le temps », « je sais pas écrire » mais dès lors que l’envie était là, que l’idée rayonnait, que la personne se disait : oui c’est vrai, on achète pas des produits, on achète des histoires…
… Revenait cette phrase : je ne sais pas quoi dire.
Et pourtant, quelques minutes de discussions suffisaient à mettre en lumière une multitude de petites histoires susceptibles d’en fabriquer une grande.
J’avais envie de les écrire ces histoires, alors je leur faisais des jolies recommandations, je mettais dedans les ingrédients, les personnages, le scénario, sans pour autant imaginer les écrire moi même.
Je faisais pour eux des sessions de live tweets, des contenus pour le site corporate, des pages de leur site web même.
Et puis un jour j’ai mis un exemple d’article dans une proposition, un article signé du dirigeant, avec ses déclinaisons réseaux sociaux, avec un fil conducteur, un scénario, un planning précis, je suis allée au bout de mon inspiration.
Et je suis devenue ghostwriter.
Et j’ai réalisé qu’une petite anecdote pouvait constituer une grande histoire.
Il ne s’agit pas seulement de bien rédiger.
Il ne s’agit pas de savoir vendre.
Il ne s’agit pas non plus de maîtriser les règles de la promotion.
En vérité il ne s’agit même pas de branding ou de storytelling.