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Imaginer avec le corps pour sortir de la « conscience partagée »

Peut-on imaginer avec le corps plutôt qu’avec la tête ? La pensée peut-elle se dissocier du cerveau et de ses limites ? De quelle manière apparaît le monde à l’œil humain ? L’œil et le corps sont-ils dissociables de la perception et de l’expérience subjective ? Y a-t-il un moyen par lequel nous pouvons comprendre l’expérience d’autres êtres vivants et « penser leur monde » ? Peut-on penser un monde qu’on a pas encore vu ?

Quelle est la limite de notre imagination ?

Une étude de Jay Sanguinetti de l’Université d’Arizona montre, par une signature d’ondes cérébrales détectée par électroencéphalogramme, que le cerveau de sujets placés devant des silhouettes contenant des formes cachées reconnaissables, traitait ces formes avant même d’en avoir une perception consciente.

Le cerveau, par mesure d’économie d’énergie décide inconsciemment de ce que nous allons percevoir, traitant toutes les informations perçues en déterminant la meilleure interprétation.

Notre perception dépend donc de ce que nous connaissons. 

Une autre étude réalisée par un groupe de scientifique du MIT et de plusieurs universités montre que pour éviter qu’on perde la raison et qu’on vive une expérience hallucinatoire, le cerveau filtre l’information avec un délai de 15 secondes.

Selon Jason Fischer, « ce que nous voyons présentement n’est pas un cliché fidèle du monde mais plutôt un mélange de ce que nous avons vus durant les 10 à 15 dernières secondes ».

Pour David Whitney, un autre professeur, « cela indique que le système visuel préfère la continuité à l’exactitude ».

Ces deux études montrent que notre cerveau semble donc « réduire » le flux d’information qu’il reçoit pour donner lieu à une vision stable du monde. En quelque sorte, le cerveau n’est pas capable dans la vie quotidienne de nous exposer consciemment à une multitude d’informations qui nous ferait rentrer dans une « expérience hallucinatoire, avec des changements soudains de couleurs, d’ombres et de lumières ».

Nous aurions une toute autre expérience du monde si le cerveau ne traitait pas inconsciemment les informations, en quelques dizaines et quelques centaines de millisecondes.

D’autres études montrent même que nous avons une réaction au niveau du rythme cardiaque avant même de percevoir une image, effrayante ou calmante. Rollin McCraty appelle cela « l’électrophysiologie de l’intuition », et pense que le cœur peut « prédire » les événements ayant une portée émotionnelle avant même qu’ils n’arrivent.

Ces études montrent plusieurs choses essentielles. Premièrement, nos mondes intérieurs et extérieurs semblent reliés à un niveau inconscient, et deuxièmement, les motifs et interprétations donnés à cette trame se font selon un « câblage » lui aussi inconscient.

Notre subjectivité dépend donc de deux systèmes, un système ultra-rapide, intuitif et émotionnel, basé sur les habitudes, et un système plus lent, contrôlé et logique, faisant appel à la réflexion. Ces deux systèmes se chargent respectivement de la pensée rapide et de la pensée lente.

La mémoire associative, qui est au cœur du Système rapide, construit constamment une interprétation cohérente de ce qu’il se passe dans notre monde.

Comme le dit Luc Bigé : « Il y a deux choses qui ferment la conscience, ce sont les réponses et la vitesse. La vitesse ne donne pas le temps d’intégration, le temps intérieur étant infiniment plus long que le temps extérieur. Prendre le temps de l’intégration c’est nourrir sa conscience ».

Le monde nous apparaît à nous comme une surface à deux dimensions, mais nous pouvons mesurer dans trois directions; la qualité de notre mental nous permet de la faire. Nous ne sommes pas actuellement en mesure de réfléchir sur le caractère subjectif de l’expérience sans nous appuyer sur l’imagination. Cette imagination sympathique, s’oppose à l’imagination perceptive.

Le solipsisme, théorie d’après laquelle il n’y aurait pour le sujet pensant d’autre réalité que lui-même, ne permet pas d’imaginer une expérience qui n’est pas la sienne.

C’est en comprenant que l’expérience subjective a un caractère objectif que nous pouvons comprendre l’existence de sujets autres que soi-même.

La perspective scientifique

Les sciences physiques peuvent décrire des organismes, comme les êtres humains, en tant que parties de l’ordre spatio-temporel objectif – notre structure et comportement dans l’espace et le temps – mais ne peuvent pas décrire les expériences subjectives de ces organismes ou la manière dont le monde apparaît à leurs yeux.

Il peut y avoir une description purement physique des processus neurophysiologiques qui donnent lieu à une expérience, et aussi du comportement physique qui lui est généralement associé, mais une telle description, bien que complète, omettra l’essence subjective de l’expérience – le point de vue du sujet – sans lequel il n’y aurait aucune expérience consciente.

Cela signifie que les perspectives scientifiques, si elles aspirent à une compréhension plus complète de la nature, doivent s’élargir pour inclure les théories capables d’expliquer l’apparition dans l’univers des phénomènes mentaux et des points de vue subjectifs qui s’y trouvent. Que l’expérience subjective ait un caractère objectif suppose donc que la conscience ne soit pas limitée au cerveau.

Au sein la conscience, il existe un monde totalement différent composé d’objets non-physiques – c’est-à-dire d’objets mentaux.

Le large flux de perceptions, d’idées, et d’émotions qui traverse l’esprit humain n’est pas juste le résultat de signaux électriques dans le cerveau, mais il existe tout aussi bien qu’une chaise, qu’un atome ou un rayon gamma.

C’est le cerveau qui dit Je, mais Je est un autre.

Ce n’est pas le même cerveau que celui des connexions et intégrations secondes, bien qu’il n’y ait pas de transcendance. Et ce Je n’est pas seulement le « je conçois» du cerveau comme philosophie, c’est aussi le « je sens» du cerveau comme art.

La subjectivité se répand comme une compétence qui anime tout tissu vivant.

David Ray Griffin, dans Consciousness as a Subjective Form, décrit la conscience comme « une entité distincte du cerveau » en rejetant toutefois « tout dualisme entre deux sortes d’actualités ».

Le câblage

La différence de conscience tient donc dans ce « câblage » dont nous parlions. Par « câblage », on peut aussi entendre « interface », c’est-à-dire un filtre ou un voile. Même si tout a une conscience,  tous les êtres n’ont pas la même « interface » avec le monde.

L’expérience s’accompagne de la « conscience de soi ».

Il semble que ce « quelque chose » que les êtres vivants ont en commun est cette capacité « quantique » de déterminer leur vie, selon un fonctionnement décrit par Philippe Guillemant.  Cette capacité de détermination a sa place dans les dernières théories de la physique de l’information.

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Dans une conférence, Philippe Guillemant explique que la mécanique classique ne peut pas fonctionner en 3D, et qu’il y a donc obligatoirement des informations extérieures à l’espace temps, ce qui implique un futur déjà réalisé, et un passé pouvant être changé.

Cela ne peut se produire que dans un espace-temps non gelé, que la conscience va « figer » (par réduction des états quantique). Philippe Guillemant explique que la conscience produit donc un « effet de gravitation quantique », cristallisant par l’observation les « vibrations quantiques hors du temps, non gelées ». Il décrit ces vibrations comme ayant une « étendue spatiale », une « étendue spectrale », et un centre énergétique (l’endroit où l’on ressent le plus les choses).

La conscience aurait donc trois centres : un centre d’énergie, un centre émotionnel (pour les informations vibratoires), et un centre mental (pour les informations spatiales, intuitives). Ce dispositif ou « câblage » fait que nos intentions peuvent causer des effets dans le futur qui à leur tour deviennent des effets-causes dans le présent.

Nous créerions un « tourbillon » dans un champ d’informations encore non-manifesté.  Ce champ fluide contient des chaînes de causalités de tout ce qui peut arriver.

Il y a une concurrence des possibles, des choses qui peuvent arriver. 

Ce champ, dit-il, on peut l’appeler champ morphique, psyché quantique, bulle événementielle, c’est le domaine des archétypes, égrégores.

L’univers serait comme un immense cerveau qui travaille sur tout l’espace temps, et nous serions ses neurones.

Philippe Guillemant a également développé une idée très intéressante du rapport entre l’esprit et la matière, rejoignant presque les systèmes gnostiques. Selon lui, la conscience est intimement liée à l’esprit sauf que la conscience est quelque chose de continu et de divisible, qui a une extension spatiale.

L’univers passerait son temps à créer de la conscience par division, et comme il faut une certaine continuité, il y aurait donc une « hérédité de la conscience ».

La conscience père posséderait une sorte de matériel génétique permettant la transmission de l’identité dans la matière lors de la fabrication d’un autre être. L’univers ressemblerait donc à un réseau de neurones, fonctionnement sur le principe de la transmission neurone-synapse. On pourrait alors avoir une identité se perpétuant en créant simultanément plusieurs connexions dans la matière : des vies simultanées.

On voit que dans toutes ces approches philosophiques ou scientifiques cherchant à réunir le corps et l’esprit, la science et la religion, et tous ces dualismes typiquement occidentaux, il y a deux présupposés principaux. Premièrement, l’univers possède une nature dynamique et créatrice qui s’exprime dans un « tissage de liens », et deuxièmement, la capacité pour une entité de faire des choix s’accroît au fur et à mesure de sa complexité, autrement dit de sa conscience.

Comment concilier la lumière incréée, l’idée pure et à jamais vierge, qui rayonne autour du Divin, et la lumière créée, l’idée manifestée, non virginale, dont la Création est issue?  Comment montrer l’une en tant que principe et l’autre en tant que conséquence sans imposer aussitôt à l’absolu et à l’infini une arbitraire limitation?

La double nature de la féminité

La double nature de la féminité, la virginité et la maternité, semblait pouvoir donner une solution symbolique à ce problème dans le mesure où l’une appartenait à l’éternité du Divin et l’autre à la suite des générations, c’est-à-dire au temps.

La double nature de la féminité est très intéressante au regard de la la double nature de l’imaginaire.

Un champ morphogénétique n’est pas littéralement spatial, mais c’est un espace conceptuel métaphorique, qui réunit deux processus d’émergence : l’émergence de nouvelles idées et l’émergence de nouvelles formes de vie.

La caractéristique principale de ce champ est de permettre des liens évoluant en permanence, dans toutes les directions et dont la nature précède la dualité du corps et de l’esprit. Car dans ce champ il y a toutes les informations en germe, de la même manière que la graine rassemble en elle-même l’arbre avant son double déploiement terre-ciel.

Nous sommes donc intégrés à un niveau inconscient à un monde de signaux et nous ne sommes pas seulement une conscience isolée et en exil dans un monde dont il ne comprend pas la langue. Il nous apparaît que la conscience enrichit le monde par l’observation, mais que cela n’est possible qu’en supposant l’illimitée richesse originelle du monde.

Les sentiments puissants qui agitent l’âme à certains moments privilégiés sont des forces aussi réelles que celles dont s’occupe le physicien ; l’homme ne les crée pas plus qu’il ne crée de la chaleur ou de la lumière. Nous baignons, dans une atmosphère que traversent de grands courants spirituels. Si beaucoup d’entre nous se raidissent, d’autres se laissent porter. Et il est des âmes qui s’ouvrent toutes grandes au souffle bienfaisant. Celles-là sont les âmes mystiques.

Quand se lève la frontière entre le dedans et le dehors, que ceux-ci se constituent également en pôles et qu’il y a perméabilité de l’un à l’autre, un nouvel « entre » s’instaure.

On peut en déduire que la nature appelle dans son propre langage vibratoire le promeneur égaré. C’est un appel qui échappe à la temporalité, un appel ni du futur, ni du passé, mais d’un plan qui englobe toutes les directions linéaires du temps, une durée qui se confond avec l’espace.

Où se trouve la porte ?

L’homme occidental démarre avec l’hypothèse que le sujet et l’objet sont séparés. Nous sommes isolés du monde et devons traverser une espèce de porte pour l’atteindre.

Comme le dit Carlos Castaneda : « Dans l’appartenance européenne, le monde est construit dans une large mesure selon ce que les yeux rapportent à l’esprit. Dans la sorcellerie, le corps entier est utilisé comme outil perceptuel. En tant qu’Européens, nous voyons un monde extérieur et nous nous parlons à nous-même à son propos. Nous sommes ici et le monde est là. Nos yeux nourrissent notre raison et nous n’avons pas de connaissance directe des choses. D’après la sorcellerie, ce fardeau sur les yeux n’est pas nécessaire. Nous connaissons avec la totalité du corps. »

Cette relation directe, impliquant la totalité du corps, nécessite l’activation d’un certain « câblage ». Un câblage capable de soutenir une tension plus haute, capable de percevoir le langage vibratoire des intentions, pensées et formes archétypales, de parler la langue des oiseaux.

L’extase chamanique pourrait être considérée comme un revécu du temps où l’homme pouvait communiquer avec le ciel. Il est indubitable que l’ascension céleste du chaman est une survivance, de cette archaïque idéologie axée sur la foi en un Être Suprême céleste, et une croyance en une communication concrète entre le Ciel et la Terre.

Un rapport très étroit peut s’effectuer à un plan énergétique entre les hommes et les animaux ou esprits tutélaires qui ont toujours eu un rôle important dans les sociétés traditionnelles.

Carlos Castaneda relate un exemple d’une telle communication qu’il a eue avec un coyote dans le désert : Lorsqu’il s’est approché de moi, je lui ai dit, « Salut, petit coyote. Comment vas-tu? » Et il m’a répondu, « Je vais bien, et toi ? » Bon, je n’ai pas entendu les mots de façon normale. Mais mon corps savait que le coyote était en train de dire quelque chose, et je l’ai traduit en dialogue. En tant qu’intellectuel, ma relation au dialogue est si profonde que mon corps a automatiquement traduit en mots le sentiment que l’animal était en train de communiquer avec moi. Nous voyons toujours l’inconnu selon les termes du connu.

Quand vous êtes dans ce mode magique de conscience, dans lequel les coyotes parlent et tout est approprié et lumineux, on dirait que le monde entier est vivant et que les êtres humains vivent dans une communion qui inclut les animaux et les plantes. Si nous laissons tomber nos hypothèses arrogantes disant que nous sommes les seules formes de vie douées de compréhension et capables de communiquer, nous pourrions trouver toutes sortes de choses qui nous parlent.

John Lilly parlait aux dauphins. Peut-être pourrions-nous nous sentir moins aliénés si nous pouvions croire que nous ne sommes pas la seule vie intelligente. Nous serions capables de parler à n’importe quel animal. Pour don Juan et les autres sorciers, il n’y avait rien d’inhabituel à propos de ma conversation avec le coyote.

Castaneda évoque ensuite les arbres, rapportant que les plantes, comme les animaux, nous affectent en permanence. Cette influence n’est pas seulement subtile car plusieurs indices montrent que les arbres favorisent notre bien-être et même notre santé mentale.

Des études ont montré que les arbres diminuent la criminalité, accélèrent la guérison, calment la circulation routière et des chercheurs ont même découvert un lien entre les maladies des arbres en ville et la mortalité humaine par maladies cardio-vasculaires ou respiratoires.

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Comme le rappellent différents auteurs, tels que Richard Louv, Eva Selhub, ou Jon Young, pionniers dans ce domaine, nos vies nous séparent de la nature. Nous passons environ 90% de notre temps à l’intérieur. Max Weber commente cette séparation en déclarant que « le monde a perdu son aura magique ».

Le lien avec la nature est associé à un bien-être psychologique, social, et émotionnel. Il a été démontré que la présence d’animaux aide les enfants autistes. Une autre étude montre que les jeunes adultes qui ont un attachement fort aux animaux rapportent avoir de meilleures relations et une meilleure intégration dans leurs communautés.

Algernon Blackwood, auteur de Celui que les arbres aimaient, parle de l’influence d’une « vie cachée ».

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Les états d’âme que les gens éveillent en nous sont dus à leur vie cachée qui influence la nôtre. Le vide est attiré par le vide. Par exemple, quelqu’un vous retrouve dans une pièce où il n’y a personne : instantanément vous changez l’un et l’autre. Le nouvel arrivant, sans avoir rien dit, a causé un changement dans votre état d’âme. Les états d’âme de la nature ne peuvent-ils pas nous toucher, nous stimuler, en vertu d’une prérogative semblable ? La mer, les collines, le désert éveillent la passion, la joie, la terreur, suivant les cas ; pour quelques-uns, peut-être (…) des émotions d’une splendeur curieuse, fulgurante qu’il est tout à fait impossible de qualifier. Eh bien… d’où viennent ces pouvoirs ? A coup sûr, de rien qui soit… mort ! Est-ce que l’influence d’une forêt, son empire, l’étrange ascendant qu’elle exerce sur certains esprits, n’est pas une manifestation directe de vie ? Cette mystérieuse émanation des grands bois resterait sans cela impossible à expliquer. Certains tempéraments appellent résolument cette influence.

Imaginer avec le corps

Comment penser l’influence de ce monde imaginal qui nous relie tous sans forcément que nous le sachions, par la présence même de notre corps ? Ces vibrations du « champ d’attraction » ou « champ immatériel de forces » pourraient être organisées comme une gamme de la sensibilité psychique.

Gurdjeff évoque une atmosphère autour des individus, analogue au spectre des couleurs, réagissant aux pensées et aux émotions.

Et effectivement, l’idée d’un « langage de la nature » ou d’une « langue mystérieuse de l’être » comme le dira Heidegger, d’une « parole perdue »,  est à la base de nombreuses disciplines mystiques ou ésotériques.

Citons par exemple la théorie des signatures la voie du son (Kototama), et la langue des oiseaux, la Langue Verte.

Comme le dit Denis Saurat dans La mort et le rêveur, la matière est un langage : De même que les sons du langage humain sont des vibrations, de même la matière n’est faite que de vibrations. Agir, c’est s’exprimer dans le langage de la matière, comme parler est s’exprimer dans le langage humain.

La place du corps

« Nous connaissons avec la totalité du corps ». Carlos Castaneda.

En guise d’exemple, Castaneda évoque les nombreuses possibilités de la partie de la jambe qui va du genou à la cheville et où se trouverait un centre de la mémoire. Selon lui, l’enseignement de Don Juan transforme peu à peu le corps en « scanner électronique ». Le corps aurait la possibilité de percevoir la réalité qui, à son tour, révélerait les configurations de la matière elles aussi diverses.

MATIÈRE = ÉNERGIE = INFORMATION dans l’absolu… Et l’information n’est qu’un autre état de la matière.

Olga Kharitidi, une psychiatre russe, relate une expérience où elle percevait le monde par le cœur. Il est donc très probable que des « transferts de la perception » sont possibles par le biais d’un double qui n’est autre qu’une contrepartie énergétique du corps humain.

La condition d’accès à ce champ d’énergie est déterminée par un équilibre dynamique. Ce contact direct avec la présence du sens, comme le contact avec la nature, semble équilibrer à son tour la communauté en traduisant les charges énergétiques inconscientes dans un langage commun. Cette capacité de « traduction » reproduit en quelque sorte la fonction symbolique, et la fonction prophétique.

La capacité de traduction, autrement dit de « lire les ondes atemporelles », est donc associée à une ouverture, une « disponibilité » nécessaire pour que coïncident perceptif et affectif.

Pour Bergson il s’agit de cultiver une « indétermination » de la conscience, et aussi une acceptation : nous devons accepter l’expérience intégrale­ment, et nos sentiments en font partie au même titre que nos perceptions, au même titre par conséquent que les « choses ». 

Pour Castaneda, il s’agit d’un alignement des émanations :

Don Juan me répéta à plusieurs reprises que la portion des émanations qui se trouvent à l’intérieur du cocon de l’homme n’est destinée qu’à la conscience et que la conscience réside dans le fait d’accorder cette portion d’émanations avec la même portion d’émanations en liberté. On les appelle les émanations en liberté parce qu’elles sont immenses ; et lorsqu’on dit que l’inconnaissable se trouve en dehors du cocon de l’homme, cela revient à dire que l’inconnaissable est au sein du cocon de la terre.

Cependant, au sein du cocon de la terre se trouve aussi l’inconnu, et l’inconnu, dans le cocon de l’homme, ce sont les émanations qui ne sont pas touchées par la conscience. Quand la lueur de la conscience les touche, elles deviennent actives et peuvent s’aligner avec les émanations en liberté qui leur correspondent. Quand cela se produit, l’inconnu est perçu et devient le connu.

Nous, les êtres humains, nous sommes des individus qui perçoivent, dit-il. Et nous percevons parce que certaines émanations intérieures au cocon de l’homme s’alignent avec certaines émanations extérieures. L’alignement constitue donc le passage secret et l’impulsion de la terre est la clé.

Ce silence, ce ralentissement général du monde, qui parfois peut se produire dans une situation critique comme un accident, ou simplement lors d’un moment de conscience accrue, est en fait une ouverture sur un plan subtil.

Un véritable apprentissage du « langage de la nature » est nécessaire pour en pénétrer ses arcanes, apprentissage qui débute par une sensibilisation à son « alphabet des énergies ». On peut d’ailleurs penser que le langage humain, pour les animaux, a quelque chose d’équivalent à ce langage des « symboles » de la subconscience.

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CONCLUSION

La question serait : peut-on imaginer l’inimaginable ? En réalité c’est la base du miracle...

Au premier siècle, il y avait un sage qu’on appelait : Na’houm Ich-Gamzou , parce qu’il avait l’habitude de dire : « Gam zou letovah », ce qui en hébreu signifie : « Ceci aussi est pour le bien. ». 

Un jour Rabbi Na’houm  Ich-Gamzou avait été délégué à Rome afin d’essayer de persuader l’empereur romain d’user de plus de bonté à l’égard des Juifs. Il emportait avec lui un précieux coffret rempli d’or et de diamants, un somptueux cadeau destiné à l’Empereur. Au cours de son voyage, Rabbi Na’houm fit halte à une auberge où il passa la nuit. Le lendemain matin, il poursuivit son voyage sans s’être aperçu que l’aubergiste avait vidé le coffret de son précieux contenu et mis à sa place de la terre et du sable.

Quand Rabbi Na’houm fut enfin arrivé à Rome, il se présenta devant l’empereur et lui offrit le coffret. L’empereur l’ouvrit et constata qu’il ne contenait que de la terre et du sable. Croyant que les Juifs avaient voulu se moquer de lui, il entra dans une grande colère. Na’houm fut jeté en prison. Nul doute qu’il allât à une mort certaine. Il ne se découragea pas pour autant et se contenta de dire, comme à son habitude : « Gam zou letovah », « ceci aussi est pour le bien ».

Lors du procès, l’un des conseillers de l’Empereur exprima ses doutes quant aux mauvaises intentions des juifs. Comment auraient-ils osé se moquer de l’Empereur ? Le conseiller se demandait plutôt s’il ne s’agissait pas, dans la présente circonstance, d’autre chose que de terre et de sable ordinaires. Cela lui paraissait plus plausible, et il ajouta qu’il avait entendu raconter que lorsque Abraham, livra bataille contre Khédarlaomer et les rois ses alliés, il avait lancé sur ses ennemis de la terre et du sable. Or cette terre et ce sable furent changés par l’Eternel en flèches et en projectiles meurtriers. Ce qui permit à Abraham de remporter la victoire. Peut-être ce sable et cette terre étaient-ils de la même sorte ?

L’Empereur menait justement depuis quelque temps contre ses ennemis une guerre qui traînait sans qu’il pût la conclure à son avantage. Il eut l’idée de se servir du contenu du coffret dans ce but, exactement à l’exemple d’Abraham. Il donna les ordres en conséquence, et, ô miracle !, sa victoire fut complète. Na’houm fut alors immédiatement relâché. L’Empereur le couvrit de cadeaux et le renvoya parmi les siens avec la promesse qu’il serait donné entière satisfaction à la requête des Juifs.

Quel miracle s’est opéré ce jour là ? Comment Ich-Gamzou a-t-il pu triompher de l’adversité ? Y a-t-il quelque chose de surnaturel dans cette histoire ?

Les sceptiques vous diront :  « il a eu de la chance, mais ce ne sera pas toujours comme ça. »

Et c’est ainsi que par la faute de générations de sceptiques, nous ne sommes plus capables d’avoir une confiance inébranlable en la bonté de l’univers intelligent, auquel nous sommes pourtant continuellement et énergétiquement connectés.

La valse des égrégores sans fin

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