Written by: Grandis, fais des conneries

Nègre ou ne pas nègre ?

Telle est la question

Négritude.

L’autre jour j’ai évoqué mon expérience de nègre dans l’édition.Pas de guillemets cette fois.

Évidemment telle la princesse cisgenre de type caucasienne et les 7 personnes de petite taille me voici enjointe par message de changer le mot en « ghostwriter » (pas de pitié pour les fantômes). Ou synonyme.

C’est vrai que le mot est pas génial. Nègre. T’insulte quelqu’un chaque fois que tu dis ton métier c’est lourd. Mais moi je l’ai dit et je vais pas le remplacer par ghostwriter et je t’explique pourquoi. J’en avais pas conscience et je l’ai réalisé en lisant le message de la personne bien intentionnée qui est aussi caucasienne que Blanche neige et moi (hashtag white tears).

J’ai réalisé l’importance de ce mot dans mon histoire.

Oui Le mot crée un malaise. Juste avant que le cerveau fasse le lien avec l’ancien métier des auteurs de l’ombre. Y’a un petit flottement.

Je kifferai pas de ouf qu’un emploi s’appelle Youpin. Mais j’aime bien imaginer que ca voudrait dire banquier et ça me fait rire cherche pas.

En même temps je suis gourou 😏

J’ai été ghostwriter quelques années et j’ai adoré ça. J’ai fait des textes magnifiques pour des gens magnifiques. Ça fait partie de mes pouvoirs. Je peux entrer dans la peau des gens si profondément que je parle d’eux encore mieux qu’eux. Non. Je parle pour eux encore mieux qu’eux. Dans MON histoire y’a que des beaux souvenirs attachés à ce mot. Mais nègre.

J’avais pas d’affinité particulière avec ce mot c’est vrai mais y’en avait pas d’autre et moi je rêvais de devenir nègre.

Écrire de vrais livres au lieu de sites, blog et discours… Alors je l’ai fait.

J’ai vécu l’enfer et ça a failli mal finir. J’ai été menacée. J’ai crains pour ma vie.Et j’ai jamais été payée.Une vraie galère.

Et tu sais le mot galère on devrait pas l’utiliser puisque c’est là qu’on mettait les gens qu’on appelait des nègres pour qu’ils fassent avancer le bateau pendant que Jack et Rose se la pètent sur le ponton.

Alors je laisse ce mot ou il est car il est moche. Il est l’empreinte d’une époque que je veux pas effacer. Même si je suis ravie qu’elle soit terminée.

Ça m’arrivera plus jamais.Je peux endosser le costume de fantôme mais pas celui d’esclave.Lisser l’histoire c’est aussi une manière de lui enlever sa puissance transformatrice.

Je suis venue sur terre avec cette capacité à mettre les mots justes. J’utilise ce talent pour que leur résonance nous rendent plus forts, plus solides. Que ton guerrier intérieur soit si puissant que la lutte devient inutile, ton poète intérieur si inspiré que rien ne peut être vain, ton yogi qui se transforme à chaque posture, ton comédien qui prend un rôle, fait la promo, prend son oscar et passe à autre chose…

Je crée des personnages pour que nous les vrais gens on devienne qui on est et que ça nous convienne. Et que plus RIEN ne peut plus jamais nous réduire. Ni à un statut d’esclave ni à un statut de bourreau.

Aujourd’hui j’utilise le design humain, le yoga, la philo, les neurosciences et carl Gustav Jung. Demain il y aura autre chose.

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Étiquettes : , , , , , , , , , , , , , Last modified: 7 février 2022