Episode 5 : La méthode CAP
« Il faut souffrir pour être belle ! »
La sagesse populaire
« Allez les filles, encore 725 répétitions de ce mouvement dégueulasse qui brûle au dernier degré et vous aurez enfin de belles fesses ! Et toutouyoutou tout le monde »
Une coach sportive un peu trop honnête
« Vous savez que l’anagramme de EFFORT c’est OFFERT ? »
Un coach sportif un peu trop perché
Oui, cette phrase a été entendue par moi même il y a quelques années pendant un cours de fitness. Tandis que ma cuisse était en combustion spontanée suite à un nombre de répétitions totalement absurde d’un mouvement ridiculement réduit.
A moins que mon cerveau embrouillé par l’EFFORT ait fabulé un calembour pour se donner du coeur à l’ouvrage.
Cela induit-il qu’il faut en CHIER pour devenir RICHE ?
Tu connais la culpabilité du riche ?
Elle est fascinante, regarde :
– Oh il est beau ce sac !
– Oh tu sais je l’ai eu en solde incroyable ! 80% de remise il m’a rien coûté
C’est le même phénomène qui rend les sportifs aussi odieux.
Leur culpabilité les pousse à devoir prouver à quel point ils bossent dur pour avoir des obliques aussi formidables.
Comment tu veux envier un mec qui se lève à 5h pour aller courir dans la neige, 6 fois par semaine, ne mange que de la dinde et du riz et consomme des décoctions de protéines en poudre qui font une haleine de bouc en fin de vie ?
C’est le découragement par l’exemple, ces choses là.
Moi aussi, j’avais pris pour évidence qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
Et même aujourd’hui, quand on me complimente sur mon parcours, je suis bien gênée de l’admettre.
Si on me demande comment j’en suis arrivée la je n’ai qu’une réponse : j’ai kiffé.
C’est quand j’ai cessé d’aller au sport pour le résultat que j’ai kiffé.
Quand j’ai commencé à y aller pour apprendre des choses, pour le challenge, pour les progrès, pour l’endorphine… Et quand j’ai commencé à lire, à regarder tout ce que je pouvais regarder sur le fonctionnement du corps, quand je suis devenue prof de yoga et que je me suis surprise à aimer les cours d’anatomie, quand j’ai commencé à vouloir tester de nouvelles choses juste pour voir comment mon corps allait réagir, quand je suis redevenue incompétente juste pour le plaisir de faire des progrès.
Apprécier le voyage…
Pourquoi on fait du sport ?
Pourquoi on se fait beau ?
Pourquoi on communique ? On fait son CV ? Son site, son book (et non son bouc) ?
Pourquoi on se fait former ?
Pour les résultats. Pour avoir un beau corps, pour séduire, pour être reconnu(e) comme un expert, spécialiste ou passionné.
Mais quand on n’y prend pas de plaisir, il devient tellement facile de remiser cette tâche ingrate en dessous de la pile et faire autre chose.
Je me suis même vue faire de la compta pour éviter de devoir répondre à un appel d’offres qui sentait le perdu à 10 kilomètres, mais que nous devions tenter, parce que…
Je n’ai pas envie mais je dois le faire.
Voila le point de départ. L’obligation.
Et c’est là qu’est née ma méthode.
Cette méthode je la dois à un esprit brillant que j’ai peu connu, et je le regrette. C’était un ami de ma soeur. c’était un professionnel du digital, qui a donné cette formule, au détour d’une conférence.
Cet homme là s’est éteint mais il a allumé une grande lumière en moi.
Obligation, Ambition, Plaisir © Fred Aznar
(Librement adapté en Contrainte/Ambition/Plaisir pour les besoins de la poésie)
Les 3 étapes d’une transformation.
On commence parce qu’on a pas le choix, parce que si on ne fait rien tout va devenir pire. Parce que le présent influencé par le passé crée un phénomène d’entropie et que ça c’est plus possible. C’est ce moment où on est mal dans son corps, dans son couple, dans son job, dans son business… quand on frôle la banqueroute, le burn out, la sortie de route et tout ce qui rime avec « soirée foot ».
Alors on se lance et souvent, on est surpris du résultat, des petites choses qui s’améliorent, du regard des autres qui est plus positif que ce qu’on pensait, des encouragement que l’univers nous présente. Parfois ça résiste encore mais on voit de la lumière un peu loin là bas dans le tunnel alors on devient ambitieux, on a envie d’aller plus loin.
C’est la qu’intervient : Le plaisir. Le plaisir de choisir, de décider, de créer, d’être soi. Le plaisir d’avoir enfin la vie qu’on veut et plus celle qu’on peut.
Et tu sais pas le mieux ? Si tu es là c’est que tu as déjà passé la première étape. Il ne te reste qu’à commencer à kiffer.